Couverts d’interculture Quelle place pour les légumineuses ?
Les légumineuses sont vraisemblablement sous utilisées en France, qu’il s’agisse de leur capacité à faire de la protéine, à limiter les risques de lessivage, participer au maintien de la biodiversité, et de manière économique. Le semencier Jouffray Drillaud croit au potentiel des légumineuses en inter culture et investit chaque année davantage dans la recherche sur les légumineuses.
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« Mises à l’écart des Cipan (Cultures intermédiaires pièges à nitrates), les légumineuses remplissent un réel rôle de piège à nitrates », présente Jérôme Labreuche, s’appuyant sur des résultats d’essais conduits par Arvalis, Institut du végétal, « pouvant absorber autant d’azote organique au sol que les Cipan eux-mêmes ». Jérôme Labreuche, expert « inter cultures » chez Arvalis Institut du végétal, reconnaît toutefois que l’utilisation des légumineuses doit dépendre de la richesse du sol en azote. « Dans des situations à forte charge en azote, une espèce à implantation rapide et fort pouvoir d’absorption comme la moutarde s’imposerait et dans les situations à charge moyenne à faible, le choix d’espèces peut tout à fait inclure les légumineuses. »
40 unités disponibles pour la culture suivante (© Unip et Arvalis Institut du végétal) |
Sauver la reproduction des végétaux
« On peut alors compter en moyenne sur 40 unités disponible pour la culture suivante. Cet avantage ne doit pas être minimisé au regard du bilan énergétique de l’exploitation, où l’azote reste le premier poste de dépenses énergétiques», rappelle Jérôme Labreuche. Et Philippe Gratadou, chef de marché semences Jouffray Drillaud d’ajouter que « la production et l’épandage d’une tonne d’engrais azoté mettent en œuvre deux tonnes de fuel. » « Pour leur capacité à produire de la protéine à moindre coût, à capter l’azote, le carbone, à réduire les doses de fertilisation sur les cultures suivantes,… les légumineuses ont ce vrai rôle de rendre compatibles les performances de l’agriculture avec les exigences environnementales », estime Denis David, directeur marketing opérationnel Jouffray-Drillaud.
Objectifs multiples Au-delà du rôle de piège à nitrates, les objectifs des légumineuses en inter culture sont multiples : Et 26% des agriculteurs sont motivés pour utiliser des légumineuses pour des raisons agronomiques, selon un sondage réalisé auprès des agriculteurs par le semencier Jouffray Drillaud. |
Par ailleurs, le développement des légumineuses en inter culture pourrait revêtir un caractère salvateur pour l’ensemble de la production agricole. « En effet, on s’achemine rapidement vers des baisses de rendement en production agricole seulement par le fait du manque de pollinisation », ajoute ce dernier. En effet, le déclin préoccupant des pollinisateurs et en particulier des abeilles remet en cause le bon fonctionnement de la reproduction. « Aux Etats unis, les agriculteurs doivent parfois faire appel aux apiculteurs pour déplacer en camion des ruchers afin de polliniser des légumineuses », illustre Alex Decourtye, spécialiste du dossier « abeilles» à l‘Acta (Association de coordination technique agricole). Car la disparition des pollinisations est un phénomène mondial. La contribution des insectes à l‘agriculture mondiale a été estimée à une valeur de 100 milliards de dollars chaque année. « Les légumineuses pourraient avoir un rôle à jouer. En effet, parmi les abeilles en déclin, les spécialistes à langue longue sont inféodées à certaines plantes, dont les légumineuses, dont le pollen bénéficie en outre d’une très bonne qualité nutritive. Or, entre 1960 et 1999, les surfaces consacrées aux légumineuses ont été réduites de 50%. »
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